Bonne année 2008

Derrière nous, il y a les arbres où l’on a grimpé

Les genoux sur lesquels on s’est blotti

La belle grande flaque où l’on a sauté

La table à longue nappe sous laquelle on s’est caché,

Derrière nous

 

Derrière nous, il y a le jouet tant aimé, égaré,

Le chat aux yeux d’or qui s’endort sur nos pieds

L’immense corps de la mer où l’on s’est un beau jour jeté

Le long chemin parcouru pour aller pas très loin

L’odeur de la barbe à papa, du lait qui bout et des beignets

Derrière nous

 

Il y a le premier vélo sans roulettes,

Les jolis petits cailloux comme autant de petites dents récoltés

Les secrets du cœur qu’il ne faut pas répéter

La coccinelle à vœux  dans le ciel bleu envolée

La rose cueillie, doigt piqué, pour l’amie adorée.

 

Derrière nous, il y a la peur de l’ogre et du loup

L’attente du père noël qui descendra du ciel

L’étonnement d’apprendre que la Terre tourne

Que l’on a une âme, et que Dieu est trois et un à la fois.

Derrière nous.

 

Mais devant nous…

 

Devant nous il y a…

Le petit arbre qu’on vient de planter et qui fleurira avant l’été

L’enfant nouveau qui s’endormira sur nos genoux

La table à rallonges qu’on va déplier

Le chat trouvé qui ressemble au chat perdu, chat perché.

Devant nous

 

Devant nous, la mer à l’odeur de sexe, toujours recommencée

Les chemins aux petits cailloux blancs et  brillants

 comme les dents des enfants

Ce souvenir tout à coup, intact, retrouvé, vivant,

Une coccinelle à points pour changer encore une fois de destin.

 

Devant nous, soupir, d’autres loups à fuir, leurs yeux sans pitié,

D’autres faux père Noël

qui ne se donnent plus la peine de descendre du ciel,

Une autre Terre, plus vaporeuse,  qui ne tourne plus aussi rond

Mais, toujours, le même étonnement

On aurait encore une âme, dans le fond…très profond,

 

et Dieu serait toujours trois et un à la foi(s).

 

mes amours, mes amis, vous qui toujours m’accompagnez,

je vous souhaite de retrouver

à chaque jour de cette année

tous les arômes

barbe à papa, beignets autrefois dégustés,

et l’exaltante senteur des roses aux paupières closes

 cueillies jadis, doigt piqué,

pour ceux que vous aimiez.

 

Jo. H.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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