Il était une fois…lit-on aux enfants,
Dans le noir, le soir…
Et cette fois-là, chacun croit
Qu’elle n’arrive qu’une fois,
Par miracle…
Or, il est une fois chaque fois
Que j’ouvre les yeux et que je vois
Tout ce que je vois,
Et qui est là
A chaque fois…
Ce que je vois est simple à pleurer…
C’est toi qui te réveilles à mes côtés,
C’est une miette d’étoile dans les yeux de l’enfant,
qui comme Dieu triomphant,
nomme tout sur la Terre.
Ce que je vois est beau sans aucune vanité.
C’est le tout petit baiser
Que personne n’a osé,
C’est, suspendue comme l’oiseau sous le vent,
La caresse qui attend de se poser.
Ce que je vois n’est à personne
Et personne ne peut le prendre ni le serrer.
C’est la neige qui tombe en couronne
Sur le front baissé des hommes
Qui ne règneront jamais sur personne.
Tout ce que je vois est mystère.
De la rose penchée à la petite fille solitaire
Partageant peut-être le même rêve
La même vie brève
Qu’un même charme peut briser.
Ce que je vois n’a pas besoin de ma voix,
Pas besoin de moi, en vérité.
Pas plus que les rêves n’ont besoin de la nuit,
ni de l’aurore pour être oubliés.
Ce que je vois n’a pas besoin de mots pour être sauvé.
Cela est, une fois, mille fois, et cela sera
Tout autant cette année que toutes les fois
Qui étaient autrefois.
Tout, peut-être, peut être merveilleux…
Alors petits et grands, jeunes et vieux,
faites de beaux rêves,
Sans jamais fermer les yeux.