Avoir le coeur comme un dimanche
de noces en voiles blanches
ou de rose des vents
avoir le coeur toujours naissant
Avoir les yeux sans évidence
des larmes où les poissons dansent
et jusqu’à la fin du temps
garder toujours ses yeux d’enfant
Avoir la bouche sans la morsure
être la louve qui lèche la blessure
être fontaine, donner l’eau pure
trouver les petits cailloux qui rassurent.
Avoir en soi des mots de pluie
en robe de peine, de désastre et d’ennui
et dans un poème pour autrui
les transformer en oiseaux de paradis.
Avoir l’eau et donner le feu
aux étincelles vives comme abeilles
et à la place vide de l’ami oublieux
deviner encore le soleil, en creux.