Bonne année 2022.

Qu’en ces mots vous abordiez terre d’amitié.
… et merci aux Moody Blues….

J’ai aimé m’en aller par les collines…
J’avais vingt ans et l’air était si doux !
Je chantonnais Night in white satin
Never reaching the end, and I love you…

Je me couchais solitaire intranquille,
sur un frais tapis d’aiguilles de pin ;
mon coeur me dictait des mots si fragiles
que je n’osais les écrire de ma main.

Je les confiais à la rivière et au vent.

Je voulais qu’il me fût doux d’être au monde,
entendre et en chanter toutes les voix,
corps et âme emportés par la même onde,
flux de mes rêves, eau d’azur, tendre émoi.

Puis j’ai quitté les vallons et les champs,
verts feuillages, mélancoliques rivages,
berceau de mes souvenirs d’enfant,
j’ai fui ! Comme l’oiseau fuit hors la cage !

A coups d’ailes tremblants j’ai fendu le ciel.

Je ne savais pas si les mots me suivraient…
S’ils traverseraient avec moi les mers,
ou si je les perdrais dans les forêts,
dans les nuages, les orages, les déserts…

Quand je serai sans force, honteuse, défaite,
m’aideraient-ils à reprendre mes combats,
incandescents, précieuses allumettes,
lueurs étranges dans la nuit qui s’abat ?

Ils ont choisi de rester près de moi…

Grâce à eux je peux traverser les feux,
les glaciers les abîmes et les miroirs
écarter les montagnes – un petit peu –
et partager avec vous ces menues victoires.

Car les mots nous suivent, in white satin,
cry for love et tout ce qui est perdu.
Ils portent loin les beaux jours des collines,
et ceux confiés au vent, voix éperdues.

A ceux qui ont de la peine

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Quand je suis devant la mer
je me dis que tu as pris le large
que je peux te rejoindre, à la nage.

Quand je reviens dans ta maison
je me dis que tu as filé si vite
que tu en as oublié là, ton blouson.

Quand je suis dans ton jardin
ta bêche t’attend près du pommier,
c’est que tu n’es pas bien loin.

Quand j’ouvre ton armoire
pourquoi manque ton beau costume
le bleu et noir ?

Quand je regarde le ciel,
Je n’y vois rien de spécial.
Tu n’y es pas. Bonne nouvelle !

Je te préfère là plus près
à dormir sous les boutons d’or
le bleu des oeillets, le blanc du muguet.

Ou là, sur ma page…
quand les mots ne viennent plus
Dans ce temps suspendu…

Tu vois, j’ai laissé une grande marge
où peut revenir tout ce qu’on a perdu
un amour, un ami, le bel âge…

Qu’il n’y ait pas de pas perdu.