Qu’en ces mots vous abordiez terre d’amitié.
… et merci aux Moody Blues….
J’ai aimé m’en aller par les collines…
J’avais vingt ans et l’air était si doux !
Je chantonnais Night in white satin
Never reaching the end, and I love you…
Je me couchais solitaire intranquille,
sur un frais tapis d’aiguilles de pin ;
mon coeur me dictait des mots si fragiles
que je n’osais les écrire de ma main.
Je les confiais à la rivière et au vent.
Je voulais qu’il me fût doux d’être au monde,
entendre et en chanter toutes les voix,
corps et âme emportés par la même onde,
flux de mes rêves, eau d’azur, tendre émoi.
Puis j’ai quitté les vallons et les champs,
verts feuillages, mélancoliques rivages,
berceau de mes souvenirs d’enfant,
j’ai fui ! Comme l’oiseau fuit hors la cage !
A coups d’ailes tremblants j’ai fendu le ciel.
Je ne savais pas si les mots me suivraient…
S’ils traverseraient avec moi les mers,
ou si je les perdrais dans les forêts,
dans les nuages, les orages, les déserts…
Quand je serai sans force, honteuse, défaite,
m’aideraient-ils à reprendre mes combats,
incandescents, précieuses allumettes,
lueurs étranges dans la nuit qui s’abat ?
Ils ont choisi de rester près de moi…
Grâce à eux je peux traverser les feux,
les glaciers les abîmes et les miroirs
écarter les montagnes – un petit peu –
et partager avec vous ces menues victoires.
Car les mots nous suivent, in white satin,
cry for love et tout ce qui est perdu.
Ils portent loin les beaux jours des collines,
et ceux confiés au vent, voix éperdues.