
Quand je suis devant la mer
je me dis que tu as pris le large
que je peux te rejoindre, à la nage.
Quand je reviens dans ta maison
je me dis que tu as filé si vite
que tu en as oublié là, ton blouson.
Quand je suis dans ton jardin
ta bêche t’attend près du pommier,
c’est que tu n’es pas bien loin.
Quand j’ouvre ton armoire
pourquoi manque ton beau costume
le bleu et noir ?
Quand je regarde le ciel,
Je n’y vois rien de spécial.
Tu n’y es pas. Bonne nouvelle !
Je te préfère là plus près
à dormir sous les boutons d’or
le bleu des oeillets, le blanc du muguet.
Ou là, sur ma page…
quand les mots ne viennent plus
Dans ce temps suspendu…
Tu vois, j’ai laissé une grande marge
où peut revenir tout ce qu’on a perdu
un amour, un ami, le bel âge…
Qu’il n’y ait pas de pas perdu.