Que faire à partir de  » Vue sur mer »

20200307_103757Compte rendu de L’atelier que j’ai mené à partir de  ce livre-là, à la librairie-jeunesse de l’Oiseau-Lyre, à Rueil-Malmaison.

On peut d’abord parler de ce thème politique récurent : la lutte contre la pauvreté et pour l’égalité des chances.
Qu’est-ce que c’est ?
L’égalité des chances, c’est faire en sorte qu’un enfant pauvre d’aujourd’hui, dont personne dans la famille n’a poursuivi ses études, ne devienne pas forcément un adulte pauvre, qui n’aura, lui non plus, pas poursuivi d’études.
Il faut faire quoi, pour y parvenir ?
S’y prendre très tôt : dès la crèche. Que chaque enfant ait un début de vie où il découvrira plein de choses, apprendra, déjà, tout petit, à un âge où le cerveau marche à plein régime !
Favoriser l’acquisition du langage, si important pour comprendre.
Soutenir les familles les plus pauvres, qu’il y ait à manger pour chacun, un toit au-dessus de la tête, un lit pour dormir… Lutter contre les expulsions qui conduisent certaines familles à la rue.
– garantir une alimentation ( à la crèche, à l’école,)  qui soit saine.
– accompagner les gens vers une formation, un emploi.
– veiller à la santé des enfants les plus pauvres. Services de santé gratuits pour eux.

Car, on ne choisit pas l’endroit où l’on naît, où l’on vit, ni sa famille de départ, mais il ne faut pas que cela empêche de devenir, plus tard, l’adulte que l’on peut devenir.
LA PAUVRETE NE DOIT PAS SE TRANSMETTRE EN HERITAGE.
Rappeler qu’il y a 9 millions de personnes pauvres en France.

Notre livre de départ : Vue sur mer »
Elle se passe en deux endroits : la banlieue de Valence où réside Romuald, dit Rom, enfant de milieu modeste ( faire la différence avec « la pauvreté ») qui vit au rez de chaussée d’un HLM avec sa mère et son petit frère, et la Côte d’Azur, où le jeune héros va aller passer 10 jours de vacances scolaires grâce au  » Secours » chez des retraités aisés.
L’enfant va donc changer d’endroit, de paysage, de vie, et cela modifiera son comportement, sa façon d’être, de voir, de comprendre.

Un des thèmes de cette histoire serait : c’est difficile de changer de  » milieu »
Donc se demander : – c’est quoi,  » le milieu » ? dont parlent toujours les politiques, les journalistes, les intellectuels ?
Ma réponse ( elle vaut ce qu’elle vaut, mais elle fait image pour les enfants)
Le milieu, c’est notre bocal à poissons rouges. Nous y tournons en rond, parfois toute notre vie. Certains poissons essaient de sauter par-dessus bord, mais gare au crash ! Parfois on a l’occasion de changer de bocal, d’aller tourner dans un plus grand, mieux aménagé, avec des tas de fioritures, un beau paysage, plus confortable, et alors on y côtoie d’autres poissons, ça peut être périlleux, ils ne vous accueillent pas toujours bien, il faut mutuellement s’apprivoiser. Mais cela nous enrichit, incontestablement.
Et si l’on doit, in fine, retourner dans un bocal plus petit, ou même dans celui d’origine, ce sera enrichi de notre voyage, de tout ce que l’on y aura vu, goûté, entendu, appris, et que l’on pourra alors, au moins par la parole, partager avec ceux qui ne l’ont pas encore vécu.
Rom vient d’un milieu assez pauvre, d’un endroit assez moche, mais auquel il est habitué : c’est chez lui, il s’y plaît, il aime bien, il y est bien aimé aussi.
Et il n’a jamais rien vu d’autre.
Le TGV qu’il va prendre via la Côte d’Azur va le propulser dans un autre monde qui va lui sembler extraordinairement différent. Et très beau.
Faire réfléchir les enfants à cela :
Qu’est-ce qu’être riche ?
Qu’est-ce qu’être pauvre ?
A leur avis : être riche c’est AVOIR POSSEDER. Beaucoup.
Avoir beaucoup d’argent, et tout ce qu’on veut : plein de choses, de jouets, de beaux objets, de livres, une grande maison avec plein de chambres, plus une salle de jeux, un grand jardin, une piscine, une belle voiture, et surtout une carte bleue ! une carte d’or ! Riche c’est être millionnaire, milliardaire, comme Picsou.
Au jeu de  » si j’étais riche », ils ont joyeusement rêvé : – j’aurais une super grande maison, une super grande piscine avec SPA, une chambre-cinéma, une console, plus une tablette, plus un smartphone, plus plein de jeux, des beaux vêtements de luxe, une ferme avec plein d’animaux, un hôtel 5*, le dernier livre des Carnets de Cerise ( ! ), tous les livres possibles, même une librairie rien que pour moi ( ça c’est encourageant ! ) tous les KAPLA du monde pour construire des trucs gigantesques !
Et ( tout de même) un immeuble pour loger les sans abri.

On a isolé le mot  » riche » : un tout petit mot pour dire un gros tout.
Alors oui, il signifie posséder, mais pas seulement, et pas toujours : car on parle aussi d’une riche nature, d’aliments riches en ceci ou cela ( en fibres ! m’a dit une fillette ! )
de quelqu’un qui a une imagination très riche, un roman riche en sentiments, une personnalité riche ( qui pourra accomplir plein de choses, riche en possibilités)
– J’en ai profité pour leur apprendre ce qu’est une « rime riche »- ( pas seulement un son commun, mais plus d’une syllabe)
Tout cela nous conduit à penser que même pauvre, on ne l’est pas en TOUT.
On a remarqué que la Terre, la mer, les paysages, chacun peut les voir, les admirer, c’est notre patrimoine commun, qui appartient à chacun de nous. On a cherché ce qui est beau et qu’on peut avoir sans avoir de compte en banque : le chant des oiseaux, une saison douce, un beau  soir d’été, la neige qui tombe, le soleil, l’ombre, la douceur du vent, de l’air, l’été, les fleurs, et puis les doux sentiments de bonheur, d’amour, d’amitié, de fierté, de joie, etc… Tout ce que chacun, heureusement, peut entendre, voir, éprouver.

Et l’on s’est avisé que, s’il existe bien des gens égoïstes qui ne partagent pas, ou le moins possible, ( les impôts les y obligent-) ce qu’ils possèdent, leur richesse, la nature, elle, offre généreusement tout ce qu’elle a, tout ce qu’elle est.
Le groupe attentif des jeunes lecteurs a avoué n’y avoir jamais pensé…
Et l’une a conclu : – alors moi, je suis riche de mon amie Lila…

Et voilà.

Une bibliothèque de Nantes a effectué un superbe travail avec ses lecteurs et lectrices : la réalisation en carton de la valise aux multiples étiquettes projetant des endroits où l’on aimerait aller, voyager. A l’intérieur, des dessins en rapport avec ces voyages.
Ci-joint, si j’y parviens, la photo prise lors de ma visite, le dernier Week end avant la fin du monde ! ( je parle du confinement ! )

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Un grand coup de balai et Le berceau de l’homme.

Que faire avec ce livre à double face ?
Parler de la grade pauvreté, des SDF, de ce que les enfants pensent des causes de tout cela. Leur demander s’ils ont des propositions à faire, s’il leur est déjà arrivé de donner, et quoi, s’ils se sentent mal à l’aise, et pourquoi à leur avis ? Si les SDF leur font peur, et pourquoi ?
Imaginer le récit que pourrait faire un jeune SDF de ce qui lui est arrivé dans sa vie pour qu’il en soit là.
Imaginer aussi ce qu’il pense de sa situation, ce qu’il voit, ce qu’il entend ( bruits et paroles autour de lui) ce qu’il ne peut manger et qu’il rêverait de manger, ce qu’il n’a pas et rêverait d’avoir, ce qu’il peut toucher, ce qu’il rêverait de toucher et dont il est éloigné.
Faire une sorte de catalogue de tous les objets usuels, qu’on a à disposition chez soi, et que le SDF n’a pas. En faire un tri, ne garder que le strict nécessaire, pour voir ce qui manque REELLEMENT à celui qui est dehors. De concret, ET d’abstrait.
Inventer un lieu où le SDF pourrait s’abriter, y mettre du vrai ET des trucs magiques, féériques.

 

A quoi tu joues le loup ?

Que faire, avec cet album ?

Dire de quoi on a peur, la nuit. Quel cauchemard on fait, récurrent.  Quel beau rêve aussi on a envie de faire.
Les dessiner, et-ou- avec des collages pour un tableau proche des surréalistes.
Détourner un rêve : on commence par raconter son vrai rêve, et puis, on se pose une question : – et si ?
Et si, au lieu de penser que cet enfant qui m’approchait c’était pour me piquer ma pelle  et mon rateau, c’était au contraire pour jouer avec moi à construire un château ?
Et si… au lieu de penser que la voiture qui fonçait vers moi c’était pour m’écraser, c’était parce que dedans, il y avait un roi qui m’apportait un magnifique cadeau ?
Et si… etc.
Faire ensuite la même chose avec unconte très connu, ou une fable, en refaire les dialogues, détourner.
Et si… c’était la chèvre de monsieur Seguin qui avait commencé la bagarre contre ce pauvre loup qui n’avait pas ses lunettes te ne l’avait pas vue arriver ?
Et si Perrette avait jeté son lait par terre exprès pour nourrir une portée de chatons ?
Et si… etc etc.

Chercher aussi tous les moyens pour retrouver son calme, les répertorier : eespirer en profondeur, faire silence, mais aussi, au contraire, hurler de tous ses poumons, se battre contre un fauteuil, un canapé, des coussins, écouter de la musique, faire un câlin, manger un gâteau….

Grand Ami

 

 

Quels conseils d’écriture autour de ce  » Grand Ami » paru en septembre 2017 dans la collection Petite Poche de Thierry Magnier.

– parler d’un  » Grand Ami « . Quelqu’un que l’enfant considère comme un ami même s’il est beaucoup plus grand que lui. Comment ce sentiment d’amitié est-il né, à quelle occasion ? Que lui apporte cette amitié-là ? Y a-t-il eu parfois des moments plus difficiles à vivre cette amitié ? pourquoi ?

Imaginer qu’on a fait naufrage, qu’on est sur une île, qu’un animal sauvage va vous tenir compagnie. Décrire l’apprivoisement. Le rapprochement des sens  : ce que l’animal aide à sentir, à goûter, à voir, à entendre… à ressentir. Ce que l’enfant doit oublier pour mieux survivre.  Et puis imaginer, à la fin, quel cadeau extraordinaire laissera chacun à son ami afin qu’il ne l’oublie jamais.

Faire un haïku sur ce qu’est un ami. Avec une belle image tirée de la nature. Lire des Haïkus pour comprendre ce que c’est et à quoi cela sert.
Sinon, écrire un quatrain, avec des rimes ( se servir, par commodité, d’un dictionnaire de rimes )

Parler des différentes richesses, les recenser : richesse matérielles, richesses de la nature, richesse des sentiments.
On peut écrire une petite histoire sur ce thème, l’aborder par le conte du roi Midas, ou  » le pauvre et le riche  » ou les tallers étoiles « de Grimm etc… » le crapaud » d’Andersen,et  » Les Fées  » de Charles Perrault…

L’ours d’Orage : écrire un petit texte où l’orage est personnifié en gros ours qui gronde de colère : imaginer pourquoi il s’est fâché, et ce qui le calmera….

et que nous dit Arthur, 10 ans, de ce texte si on lui demande le passage qu’il préfère ?
Ceci :

 

Arthur

 

merci Arthur, de donner toute sa place à un si petit mot, mais porteur de plein d’espoir !
J’encourage ici, chaque lecteur, à entreprendre toute une litanie de phrases commençant par ce bel adverbe chargé de possibilités infinies.

 

Que faire à partir de  » Si je résume » récit autobiographique.

parler du journal intime. Qui en tient, ou en a tenu un ? Quelqu’un a-t-il envie d’en lire un passage ( peu compromettant ) De quoi y parlez-vous , en général  ?

On peut tenir, en classe, sur un mois, et sur ordi,  une sorte de journal de classe, où l’on y consigne les faits, ( ce qui se passe, en classe, hors de la classe, en ville et dont on parle, dans les actualités etc… et en mais aussi les ressentis des uns et des autres face à tout cela. Chaque jour, un élève tient une page de ce journal, et peut l’agrémenter de photos, petits films, etc… ca fait une oeuvre commune à la fin.

Bien sûr, on peut, on doit ! étudier au moins des extraits du Journal d’Anne Franck. Et, ou, pour les plus jeunes, deux livres que j’ai écrits :  » La grande peur sous les étoiles  » ( chez Syros) et « Le bébé tombé du train  » chez Oskar éditions. Et puis, si vous le retrouvez sur internet, il y a aussi  » Miriam ou les voix perdues  » chez Syros.

Chacune des anecdotes que je raconte dans  » Si je résume » est conclue par une sorte de pensée, d’aphorisme ( faire chercher l’explication de ce mot dans le dictionnaire) Alors chaque élève peut raconter ainsi une anecdote significative et la conclure, lui aussi, par une petite sentence philosophique qui résume ce que l’on peut tirer de cette aventure.
Ou bien on fait lire un texte dans le livre de français, et on demande de la conclure par un bel aphorisme.

On peut aussi faire lire n’importe quel livre et en faire un  » Si je résume » d’une page ou deux, chacun résumant à sa manière, ce qui permet de se rendre compte que chaque lecture aura été différente, et que personne n’aura sans doute la même échelle de valeur, les uns trouvant tel événement raconté plus important que le reste, et d’autres attachant plus d’importance à un passage passé inaperçu ou anodin par les autres.

On peut encore  » dater  » mon livre, dire tout ce qui a changé, pour les filles, pour les garçons, pour tout le monde. En profiter pour dire tout ce qu’on aimerait qui change encore…

on peut raconter une humiliation subie, soit par un enseignant, ou un membre de la famille, soit par un autre élève, cette secrète violence.

On peut enfin parler d’un livre où le personnage principal nous est apparu comme une sorte de double possible, ou de soeur, ou frère d’âme.

Purement stylistique : Définir ce qui est familier, ce qui indique l’époque, le milieu d’origine. Le style parlé, le style littéraire. Ce qui est de l’ordre du subjectif, de l’affectif, et de l’objectif, du social..
Deux sortes d’écriture : écrire quelque chose comme on nous le demande en classe, et puis l’écrire comme on aurait envie de le dire, si on n’était pas en classe : le dire à un adulte, le dire à un copain, le dire à un tout petit, le dire à un écrivain, à une star, à. son animal favori, à… Parler de soi de façon personnelle, et ensuite impersonnelle……

que faire avec  » Qui attend qui ? »

« Qui attend qui  » est un petit album carré, très illustré et coloré, paru chez Flammarion. Il s’agit d’appeler un chat un chat ! et il ne vient pas. Le chat a toujours autre chose à faire.

On peut demander aux enfants de maternelle s’ils ont un chat. De le dessiner.. S’ils n’en ont pas, d’imaginer le chat qu’ils aimeraient avoir et de le dessiner. Qu’est-ce que fait leur chat, dans la journée, décrire ses différentes activités observées, les dessiner. Pour  aller plus loin, dans l’imaginaire, qu’est ce que le chat ne fait pas ? Mettre des chaussettes , des bottes ? Manger avec une fourchette ? prendre un bain ? Se brosser les dents ? Aller à l’école ? Dessiner cela, un chat qui ferait des choses que les autres chats ne font pas.

Comparer avec des contes ( le chat botté, celui d’Alice au pays des merveilles, …)

Partir du temps : quand est-il temps de faire ceci ou cela ? Qu’est ce qui n’attend pas ? ( heure de l’école, de la récré, de se lever…) qu’est ce que maman ou papa n’a jamais le temps de faire ? qu’est-ce que l’enfant doit attendre ? qu’est ce que les grands doivent attendre, à leur avis ? et pour plus d’imagination : qu’est que le roi, ou le président attend ? Et la grand-mère ? La maitresse ? le docteur ? la police ? Le voleur ? Qu’est ce que la girafe, le lion, le poisson etc… attendent ?

illustrer tout cela. et puis, pour encore plus loufoque, tout mélanger : la maîtresse attend ce qu’attendait le poisson qui attend ce qu’attendait le lion and so on !

Gros succès en animation : arriver avec un gros sac plein de figurines, personnages, petits objets divers. Chaque enfant en tire deux, au hasard ( ou pas) et on raconte  » qui attend qui ou quoi » à partir de ces deux objets-là.

un enfant, une table : la table attend d’être mise pour le déjeuner, mais l’enfant ne veut pas mettre le couvert, il préfère jouer sur la tablette de son père. Mais ensuite, l’enfant a faim, il veut se mettre à table et manger, mais c’est trop tard, la table est déjà débarrassée.
Le lion veut jouer avec le zèbre, mais le zèbre dit non, je suis en pyjama, tu vois, alors je vais me coucher. Bon tant pis, dit le lion. Mais le lendemain le zèbre veut bien jouer, même en pyjama, mais le lion n’a plus envie, il dit qu’il fait trop chaud, et il va se coucher.
La vache et la brosse à dents : la vache est en train de ma^cher l’herbe, et ça lui fait des dents toutes vertes, alors la brosse à dents lui demande : veux-tu que je te brosse tes dents ? Mais la vache mâche, mâche mâche et ne répond pas, alors la brosse à dents est vexée, et elle s’en va se promener dans la prairie. Quand la vache veut enfin se brosser les dents, elle ne retrouve plus la brosse, qui papote plus loin, avec les jolies pâquerettes, dans la prairie…

 

que faire avec  » Trois soeurs » paru chez Gallimard

EPSON MFP imagec’est un grand et bel album, lisible de 6, 7 ans à bien davantage. On y parle de la famille, des liens avec frères et soeurs, parents. On y parle du temps qui passe, d’une époque différente de la nôtre. C’est un récit qui se passe dans l’Angleterre victorienne, on y parle du temps qui passe, d’une autre époque, mais on y retrouve les sentiments que chacun éprouve : la difficulté de trouver se place, d’être le plus jeune, de conquérir son indépendance, sa liberté. De quitter sa famille et sa maison aimées.

On peut lire avec intérêt l’article que j’ai écrit sur le grand album du  » Musée imaginaire de Jane Austen » créé par Nathalie Novi chez Albin Michel et dont je parle dans la rubrique  » Coups de coeur »

On peut demander aux plus jeunes de dessiner le lieu de leur habitation, avec précision, le plan, la place des meubles, ce qu’ils voient dedans et dehors. on peut leur demander de décrire leur vie, en gros, et en détail. Chacun pourra ainsi entendre, voir, des vies qui ne sont pas la sienne, comparer, s’étonner. On peut ensuite étendre cette étude, toujours avec les plus jeunes, à des pays differents, voir à quoi ressemble la vie de ces autres enfants dans ces pays-là.

Avec des enfants un peu plus grands, on peut demander, en plus de précédemment, de parler de leurs rapports avec les frères et soeurs, ce qu’ils aiment faire ensemble, ce qu’ils font seuls, s’ils sont satisfaits de leur place dans la fratrie. Et s’ils n’ont ni frère ni soeur, s’ils en sont plutôt contents, ou pas. On peut leur demander quand ils ont été jaloux, quand ils ont été heureux, tristes etc… au milieu des autres, chez eux. S’ils ont des objets qu’ils préfèrent, ce qu’ils trouvent joli, chez eux. Comment ils imaginent leur avenir, ce qu’ils pensent qu’ils feront, où ils iront.

On peut faire réfléchir et écrire les plus grands à partir de certaines phrases du livre. Propositions : écrire, décrire, dessiner, coller…

  • Dans sa vitrine fermée à clé, elle rangeait ses petits objets
  • Martha occupait la chambre qui donnait sur la rue où se passaient mille choses passionnantes
  • Dans ces moments-là, je détestais mes soeurs
  • Quelquefois, cependant, il m’était doux d’être la petite
  • Mais la vie passe, et ce que l’on croyait éternel ne l’est pas.
  • ceux qui ne sont plus là demeurent toujours près de nous, mais d’une autre façon, c’est tout…
  • je fis un beau voyage, je vis d’autres paysages… le monde est grand

activités autour de Césaire, le veau vert ( en libre accès dans la rubrique « adopter »)

L’enseignant pourra commencer par la lecture instructive de « ma vie » seul livre écrit par Chagall, en français. Il l’a écrit dans une langue assez belle, poétique, imagée, et le lire nous en dit beaucoup sur ce que représentent ses tableaux. On pourra en profiter pour voir également des icônes. Dans les tableaux de Chagall, on a tout autant affaire au réel et au rêve, on peut alors avec les enfants, étudier dans les représentations de tableaux, ce qui est du domaine du réel, et ce qui est plutôt du domaine du rêve, de l’imagination. Parfois, c’est presque rien qui transforme le réel, par exemple, juste la couleur ( comme le veau vert)

Avec les plus grands ( CM ) on peut jouer à faire, sur deux colonnes, des listes de choses réelles, et à côté, les transformer : une fauteuil devient un gros crapaud. Un phare, un oeil de voiture… Et faire deux dessins : un, composé des vrais objets, l’autre, des objets transformés. Puis, découper, mêler. Même chose, ensuite, en texte. Remplacer  » phare » par oeil, etc…  nota bene : J’ai, sur ce thème, écrit un petit album « le voyage extraordinaire de petit Pierre » illustré par Charles Dutertre chez Nathan.

On trouve aussi beaucoup de jeux de mots, dans ce texte, à partir du mot « veau », mis à toutes les sauces ! Ils peuvent en fabriquer eux aussi, bien sûr, c’est. Et à partir d’autres mots. C’est le jeu des mots-valises.

Le texte fait aussi appel à la notion de  » différence » mal acceptée. J’ai souvent écrit sur ce thème : « Emile, bille de clown, » chez Bayard.  » Coup de théâtre à l’école » chez Bayard aussi, « la danse de l’éléphante »  chez Actes Sud… cela peut être l’occasion de faire réfléchir les enfants sur le rejet de l’autre à cause de son apparence physique, sur l’impact des moqueries, leur faire jouer, chacun, le rôle du bouc émissaire face aux quolibets. Leur demander de trouver des réparties bien senties pour désamorcer la riposte par la violence. Cela fait mesurer le poids des mots.

que faire avec le bateau rouge d’Oscar ?

Le bateau rouge d’Oscar est un beau grand album publié chez Flammarion et illustré par Amandine Piu. .

j’ai fait des animations en école maternelle autour de cet album. On se demande, avec les enfants, ce que devient le petit bateau parti vers l’horizon. Chacun fait une proposition, on en fait une liste, et on tente, à partir de cette liste, d’ordonner, de coordonner le catalogue des faits.

le plus : j’étais venue avec un bateau rouge, et même, deux bateaux. Je les ai déposés derrière la porte de la classe. A un moment, mon téléphone a sonné ( la maîtresse, en catimini). Elle a dit qu’elle était la mouette Coquillette, et qu’elle voulait parler à Oscar ( il y en avait un dans la classe) et à l’enfant stupéfait, elle a affirmé qu’elle avait vu son bateau sortir de la mer, s’en retourner en ville, vers l’école. Ensuite, ça a frappé à la porte, Oscar est allé ouvrir. Et là, se tenait le bateau rouge, trempé d’eau par les soins d’une maîtresse.

Stupéfaction garantie ! Et mille aventures, à partir de là, suggérées. qu’on écrit, qu’on illustre.